Bahá’í World/Volume 5/La Foie et la Science Unies par l’Art

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LA FOI ET LA SCIENCE UNIES PAR L’ART

BY MARIE ANTOINETTE AUSSENAC-BROGLIE

A CETTE époque où l’humanité semble sortir d’un long sommeil pour revivre à l’Esprit, consciemment ou inconsciemment, l’homme cherche et s’élance à la poursuite de l’invisible et de sciences qui nous y conduisent.

L’angoisse religieuse aussi n’a jamais été plus intense.

Par sa grande évolution l’homme actuel est prêt à recevoir le grand message de Bahá’u’lláh dans son mouvement synthétique qui nous fait passer de l’ancienne compréhension des divisions à la compréhension moderne où nous cherchons à suivre les ondes qui se propagent traversant toute limitation humaine et de la création.

Chaque combat que nous livrons à nos penchant nous dégage des voiles qui séparent le monde visible du monde invisible et augmente en nous cette capacité de perception et de s’accorder aux longueurs d’ondes les plus variées, de vibrer au contact des rythmes les plus divers de la création.

Tout ce qui nous vient directement de la nature est toujours harmonie absolue. Le tout est de capter l’équilibre de toute chose et lui donner la voix au moyen d’un instrument capable d’émettre les mêmes harmonies que notre âme, ce qui nous fait vibrer et devenir le lien entre le passé et l’avenir en atteignant une nouvelle étape correspondant à l’évolution du monde.

En religion, la cause de Bahá’u’lláh, qui est la grande révélation de notre époque, est la même que celle du Christ, son temple et son fondement les mêmes mis en harmonie avec le degré de maturité moderne. Nous trouvons dans ce même mouvement à travers le Báb, Bahá’u’lláh, ‘Abdu’l-Bahá, Shoghi Effendi, une continuation avec remise de pouvoirs pour notre évolution si nous restons conscients de la gravité du moindre détournement des pouvoirs venant d’une Source Divine.

Ceci exige de notre part un constant état d’éveil, moins sur le passé que sur le présent et l’avenir, une grande foi et obéissance pour suivre chaque nouveau sillon de notre courant qu’impose au Gardien le rythme du destin.

Actuellement, c’est vers Lui que doivent se joindre nos efforts dans tout l’élan de notre enthousiasme.

Shoghi Effendi nous donne une précieuse clef dans son enseignement pour rendre effective la loi de l’Amour car ce n’est que dans cette vibration d’Amour que nous pouvons nous accorder à toutes les grandes forces, mettre en contact le cerveau émetteur et récepteur avec les choses cherchées.

La pensée est spirituelle et pour se manifester il faut qu’elle emprunte une image et c’est cette image qui est formée par les vibrations qu’on peut saisir.

Il est donc précieux que chacun de nous établisse un lien spirituel à Haïfa pour émettre et recevoir les inspirations venant d’un même courant pour les communiquer à l’humanité selon nos dons et possibilités.

De tout temps la parole et la musique ont été de puissants moyens.

Par delà l’histoire, nous savons quelle part la musique a toujours prise pour mettre la matière au service de l’Esprit.

Plus de deux mille ans avant notre ère, on connaissait le pouvoir de la musique pour entrer en communication avec l’au-delà et jouir sur la terre de la présence Divine. Certaines musiques rituelles étaient qualifiées pour faire descendre ici-bas les esprits célestes, d’autres pour évoquer les esprits de l’ordre terrestre.

La musique restant longtemps dans ce haut niveau des primitifs devait passer par de multiples conceptions. Musique classique (religieuse ou profane), musique romantique, sensuelle, mécanique et même destructive avec tout le raffinement et brutalité matériels

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Marie Antoinette Aussenac, Princesse de Broglie.

[Page 531] pour se rencontrer en équilibre avec la musique spirituelle.

A cette époque du rythme universel on se sent poussé vers de nouvelles vibrations sonores et on épouve le besoin absolu l’eliminer la partie matérielle pour entrer en communication avec l’au-delà à l’aide de la concentration et du pouvoir de nous tourner vers les grandes forces spirituelles par delà l’invisible, ce qu’Abdel Baha appelait “suprême concours.”

C’est après une longue connaissance du piano en associant souvent mon jeu avec orchestre que peu à peu j’ai acquis la certitude qu’il y avait derrière ces expressions de sonorité une richesse encore voilée dont nous n’avions jusqu’ici pu apercevoir qu’une faible partie dans les instruments existants. Que la science devait commencer à explorer un nouveau chemin dont les sources sont illimitées. Je veux parler de l’influence de l’Esprit sur la matière et des instruments d’ondes s’ajoutant aux instruments actuels.*

L’état réceptif encourage la manifestation des forces qui sommeillent au fond de notre être et qu’on a pris l’habitude d’appeler “subconscient.” Tant que nous poursuivons sponténément le “moi intellectuel” ces forces restent cachées. Pour qu’elles émergent il est nécessaire que nous nous entraînions à un état d’abandon, de renoncement, pour ainsi dire. Il faut refouler le moi humain dont


*L’instrument “Ether” conçu en 1915 par Nicolas Obouhow autour de la Liturgie musicale “Le Livre de Vie” et mentionné comme premier instrument radioélectrique dans le Dictionnaire de l’Encyclopédie Musicale du Conservatoire, en 1925.

Cette conception coïncidait avec mes recherches de créer un instrument agissant non seulement sur l’oreille mais sur les centres nerveaux et psychiques. Un instrument sans division de clavier et sans contact afin que l’exécution puisse être livrée au subconscient.

Cet instrument a pu être réalisé au point de vue électrique en 1933, par Michel Billaudot.


nous sommes le plus fier, celui qui a peiné, creusé, appris, enrégistré, compris. . . . Il est nécessaire d’entrer dans cet état après nous être exercé à la concentration mentale qui requiert au contraire toute l’attentivité dont nous sommes capables et c’est le jeu alternatif de cette concentration, de cette détente, c’est le rythme binaire des lois fondamentales de la vie qui font que certains états réceptifs que l’on croit supranomaux ont pour caractéristique une passivité des nerfs moteurs laissant leur activité entière aux nerfs passifs. C’est cet état qui permet la transmission de la conception musicale spirituelle par la captation des ondes sans contact.

Dans cette captation, l’exécutant est un détecteur d’ondes comparable à un récepteur de T.S.F.

Les ondes rasdiques d’origine soit psychique (radiation de la pensée conscient te ou inconsciente), soit physique (radiation de la matière inerte ou vivante) induisent dans l’organisme antenne de l’exécutant, des courants de force qui actionnent directement sur les auditeurs ces courants ont une efficacité réelle sur les troubles nerveux et circulatoires; ils remontent le potentiel vital et agissent comme régulateur de la tension nerveuse.

Ceci laisse entrevoir les possibilités des fluides soniques maniés avec initiation sur de nouvelles bases musicales unissant les pouvoirs de l’Orient avec ceux e l’Occident, par l’union de la gamme de 7 et de 5 sons dont le créateur, Nicolas Obouhow, tout en suivant son propre chemin, se trouve en parfaite syntonisation avec les révélations de Bahá’u’lláh.

C’est dans de communs efforts et unité de pensée qu’a été conçue et réalisée le “Croix Sonore,” parfait symbole de la balance en équilibre dont les nouvelles vibrations ont pour but de révéler le monde promis où tous les hommes seront de frères.


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Áqá Ján Khán-i-Khámsih, who carried out the order for the execution of the Báb. (Refer to Dawn-Breakers, Ch. XXIII.)