Bahá’í World/Volume 7/Importance de l’Idée Spirituelle dans la Vie Actuelle

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IMPORTANCE DE L’IDÉE SPIRITUELLE DANS LA VIE ACTUELLE

BY LUCIENNE MIGETTE

DEFINITION: au sens le plus général, la vie spirituelle comprend tout ce qui ne se rattache pas directement à la vie matérielle; sur le plan terrestre où nous vivons, ces deux vies sont intimement mêlées d’ailleurs et ne peuvent pas pratiquement être séparées. La vie spirituelle a sa plus haute expression et son épanouissement maximum dans la vie pour Dieu. Elle consiste dans le développement harmonieux de la personnalité réelle et immortelle que Dieu a cachée en nous.

La vie spirituelle de l’homme est faite de principes moraux à appliquer; elle est faite de l’effort d’ascension de l’esprit vers les connaissances divines, elle est faite encore de toute la splendeur de l’exquise sensibilité que Dieu a enfouie en certains coeurs. La manifestation sur le plan terrestre de cette personnalité spirituelle de l’homme se trouve dans l’éclosion des sciences, des arts pour les choses, dans la charité universelle active pour nos frères humains. Il serait téméraire de vouloir, par nos faibles paroles, revenir sur la valeur de la spiritualité en général, alors qu’un Maître comme ‘Abdu’l-Bahá a versé sur le monde le torrent lumineux de Ses explications. Cependant, afin d’arriver à l’importance du développement spirituel dans la vie actuelle et de se pénétrer de la nécessité de sa floraison rapide, il n’est pas inutile d’examiner en quelques mots, pourquoi la spiritualité doit être le flambeau suprême de notre vie. Chaque être a été créé dans un but; nos pensées, nos sentiments et finalement les actes qui nous manifestent ont toujours un but quel qu’il soit; nous concevons que chaque être humain a lui-même été créé dans un but et pétri avec les facultés nécessaires à son atteinte. Un tel être, construit dans un but final, bien déterminé, ne peut trouver le bonheur que dans le développement harmonieux de ses facultés, tendant ainsi vers la plénitude des capacités inhérentes à sa nature. Un développement partiel ne donne qu’une joie limitée, laissant à l’âme la soif de possibilités insatisfaites qu’elle possède mais qu’elle ignore encore.

Nous n’entrerons pas dans les interminables discussions qui ont mis aux prises tant d’humains sur la réalité de l’existence de l’âme humaine spirituelle, au-dessus de tous les règnes de la création. L’ouvrier façonne la matière; le jardinier modifie les plantes; l’agriculteur commande aux animaux. En un mot, l’homme, seul, asservit tout ce qu’il connait dans la création. Il demeure donc certain que l’homme possède dans son essence, un principe différent et supérieur à ceux des autres êtres créés. Après cette conclusion de simple bon sens, tournons les yeux de notre esprit vers le Créateur de toutes choses et, à travers Ses Saintes Manifestations au cours des âges, écoutons; Il nous dit: “Oui, tu es une créature douée d’une âme, Je t’ai donné tout ce que J’ai donné aux autres êtres, mais le plus beau don n’est pas ce que tes yeux physiques peuvent voir. Ce don est en toi, invisible, mais immense et immortel. Apprends à t’approcher, à te connaître et tu pourras alors te diriger vers le but que Je t’ai assigné, vers ton bonheur qui est Moi.” Dans toutes les Ecritures Sacrées nouvelles ou anciennes, les Soleils divins de Dieu nous appellent à cette vie spirituelle. Dans la Bible, on lit: "Adorez-Moi, Je suis le seul Dieu.” Après l’Ancien Testament, Jésus nous dit: “Travaillez non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure.” Cette nourriture, c’est celle de l’âme, la spiritualité; car de même que les aliments font profiter et développent le corps, de même, la spiritualité développe l’âme, car la Loi de Dieu est une dans les deux mondes. Depuis près de 2,000 ans, ces paroles résonnent

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Group of early Believers of Chicago, Illinois, U. S. A., taken about the year 1900.

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dans le monde et le monde ne les a pas encore comprises. Peu à peu, cette vérité fait son chemin, lentement dans les esprits humains. Aujourd’hui, Dieu a de nouveau parlé, parlé identiquement dans Son Immuable Sagesse. Et Sa Grâce illumine aujourd’hui la terre d’une éblouissante lumière éclairant la route vers la Spiritualité la plus haute. Bahá’u’lláh lance à tous les peuples du monde cet appel grandiose vers l’épanouissement de la véritable nature de l’homme. Il annonce la phase d’évolution unique que traverse actuellement l’humanité, phase critique entre toutes comme l’humanité n’en a jamais connue. Aujourd’hui, les hommes doivent faire un choix et un choix définitif. Que vont-ils décider? Continuer la vie uniquement matérielle, insouciante, capricieuse? Se détourner une fois de plus de la coupe divine? Ce serait rééditer uns fois encore la faute des anciens peuples. Ce serait continuer à se donner la matière pour maître. Une courte observation peut convaincre de cette stupéfiante vérité: les anciens se taillaient des statues et les adoraient; les hommes d’aujourd’hui adorent des palais, des voyages ou de l’argent; l’erreur pour être moins grossière, n’en est pas moins exactement la même.

L’heure extrême est arrivée où il nous faut exterminer en nous cette erreur. Car Bahá’u’lláh nous affirme que pour nous vient l’âge de lumière et de connaissance depuis si longtemps promis.

Courageusement, avec confiance et au risque de nous aveugler, jetons-nous dans les rayons de Sa divine Lumière, tentons par un effort suprême de voir le monde actuel avec Ses propres yeux. Nous constaterons immédiatement avec stupeur que, parallèlement à l’état de bouleversement et de chaos du monde, à son penchant très net à la matérialité, s’est dessiné un très fort courant spirituel qui a touché à peu pres toutes les âmes, avec des manifestations différentes suivant leurs développements individuels antérieurs. Les cerveaux humains comme sous l’impulsion d’une puissance inconnue, parfois peu consciente de l’individu, sont irrésistiblement entraînés à chercher des connaissances dans le domaine spirituel. Parfois ce sont des insouciants qui prennent conscience de ce domaine, parfois des êtres matérialistes qui, parallèlement à leur genre de vie et incomplètement satisfaits des plaisirs matériels, cherchent d’autres satisfactions.

Le tableau du monde est brossé en quelques mots par Bahá’u’lláh: “L’appel de Dieu a soufflé dans le corps de l’humanité une vie nouvelle et infusé un esprit neuf à toute la création. Telle est la raison de la profonde commotion ressentie par le monde et de cette soudaine animation des consciences et des coeurs. Bientôt ceux qui sommeillent le plus profondément seront réveillés.”

Les manifestations de cet éveil des esprits sont l’éclosion de ces innombrables mouvements spiritualistes qui pullulent à travers le monde et qui, tous, enferment une parcelle de verité. Basés, soit sur un principe moral, soit sur un principe d’hygiène, soit encore sur la simple bonne volonté, ils ont profondément révolutionné le fonctionnement de la pensée et le but de la vie humaine. Tous doivent sans doute avoir eu leur nécessité et tous doivent porter des fruits. Ils sont des rayons lumineux amenant chacun des humains au Grand Soleil par des milliers de sentiers. Chacun est frappé par celui qui trouve une résonnance dans son être intérieur, soit dans son intelligence, soit dans son coeur. Tous ces rayons, qu’on le sache ou non, ne peuvent provenir que d’une source unique: le Soleil Spirituel. Tous ceux qui les suivent arriveront immanquablement à ce Centre Universel.

Considérons maintenant les fruits actuels de notre civilisation. L’un des facteurs de progrés humain est le développement de la science. La découverte des lois qui régissent la nature a permis à l’homme de réaliser des chefs-d’oeuvre de confort et de beauté. Partout, dans presque tous les domaines, l’homme a asservi la matière selon ses désirs par la connaissance. Il ne peut être mis en doute que la science est le meilleur bienfait de la civilisation; c’est le moyen le plus élevé de manifester les pouvoirs de l’homme. Il est seulement regrettable que la science ne soit pas encore répandue dans le monde entier. Car l’homme a toujours eu en lui une aspiration à dévoiler l’inconnu, et si la science ne lui apporte pas la vérification expérimentale, s’il n’acquiert pas la certitude de la conformité de ses conceptions nouvelles avec les lois antérieures connues, il tombe alors dans le préjugé et la superstition.

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Sciences et superstitions pourraient en somme être considérées comme deux fruits de l’esprit. Mais la science est le bon fruit, la superstition est le mauvais fruit. La science est le produit de l’effort intelligent, dirigé, patient, acharné, de l’imagination, puis de l’observation et enfin, de la vérification expérimentale de l’idée. Celle-ci est prouvée sans contestation possible par un phénomène extérieur à l’esprit humain et dont celui-ci, après sa période active de conception, n’est plus que le témoin passif qui provoque et vérifie. La superstition est l’acceptation d’une imagination sans la recherche de preuve positive. La science est la révélation sur le plan physique des lois établies par le Créateur Suprême, avec un respect profond devant l’Oeuvre, travail non créateur, contemplation humble et émerveillée. La superstition est un assemblage de divers éléments: quelques vagues connaissances, quelques coïncidences avec interprétations invérifiées et beaucoup de désirs variés. Toutes deus, fruits de l’esprit, ont une valeur bien différente. De ces deux fruits, l’un grossit et mûrit toujours tandis que l’autre se desseche jusqu’à l’état de pure illusion. Lorsque la science aura répandu sa raison et sa preuve sur tous, la superstition, fruit de l’ignorance, sera détruite à jamais.

N’est-ce pas le programme que nous trace notre cher Gardien dans sa lettre de mars 1936? (Vers l’apogée de la race humaine, page 43.) Il nous dit: "Les immenses énergies seront consacreés à étendre la portée des inventions humaines, exterminer la maladie, à pousser plus avant les recherches scientifiques, à rendre le cerveau humain plus aigu et plus subtil, à prolongér la vie humaine, etc . . .” tous travaux strictement scientifiques.

Arrivé à ce haut degré de développement de la civilisation, l’homme a-t’il atteint le but de sa création? Maître de la matière dont il a compris beaucoup de lois, n’a-t-il plus rien à découvrir? Beaucoup de savants l’ont cru hélas et se sont privés de la plus belle couronne et de la joie pure et suprême après leur travail. Il faut savoir discerner que l’homme découvre et ne crée pas. L’homme travaille pour apprendre, pour être témoin des beautés de la création, pour s’en servir, mais il n’est pas lui-même le créateur. Après ses efforts et leurs résultats, ses yeux doivent s’élever vers l’Infinie Connaissance, vers le Souverain Ordonnateur de cet univers harmonieux. Là, et là seulement, l’homme atteindra sa destinée réelle. Là git la clé de l’ascension illimitée, là est le secret que l’humanité doit enfin comprendre, à cette heure critique de son évolution. Un effort immense, une tension de toutes nos facultés de coeur et d’esprit, et nous établirons enfin cette grandiose échelle des valeurs qui, pour nous, commence à la matière, pour s’élever à la spiritualité pure dont le sommet est la Manifestation de Dieu sur cette terre.

Cette Manifestation vient d’avoir lieu; elle nous avertit de la valeur inestimable de l’heure. Non seulement Elle nous montre une fois de plus notre véritable but, mais parce que l’évolution nous jette en avant, Elle nous avertit du danger qui nous menace. Car si l’homme, dans son ascension scientifique, perd de vue un seul instant son Créateur, son Vrai But, la conséquence de son égarement sera son anéantissement. Pour poursuivre sans danger pour lui et ses semblables cette ascension dans la connaissance, il apparaît à l’évidence, que sa moralité doit se purifier de plus en plus, sa noblesse s’élever toujours. Ces paroles de Shoghi Effendi représentent magistralement l’état d’aujourd’hui (lettre de mars 1936) : "La recrudescence de l’intolérance religieuse, de l’animosité raciale, de l’arrogance nationaliste. Les signes qui s’accumulent de l’égoïsme, de la suspicion, de la peur et de la fraude; l’extension du terrorisme, de l’illégalité, de l’ivrognerie et du crime; la soif insatiable, la poursuite fiévreuse des vanités terrestres, de la richesse et des plaisirs; le relâchement des liens familiaux et de la surveillance des enfants, l’abandon aux penchants vers le luxe et la luxure, la totale négligence des responsabilités que comporte le mariage et la vague montante des divorces qui s’ensuit. La décadence de la musique et des arts; l’infection de la littérature et la corruption de la presse; l’influence croissante de ces prophètes de décadence qui dénoncent la religion comme étant un opium pour le peuple et qui, si on les laissaient faire, ramèneraient l’humanité à la barbarie, au chaos et à l’extinction finale, tels apparaissent les traits principaux qui caractérisent une société en décadence et qui doit renaître ou périr.”

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Rien ne résume mieux la situation du monde actuel que ces deux derniers mots de notre Gardien: "renaître ou périr.” Cette effroyable description de la décadence du monde et de ses maux, dans un siècle oû, cependant, les conditions du bonheur humain n’ont jamais été plus favorables, est faite pour stupéfier l’intellect, mais hélas, ce tableau est l’évidence même. Qu’ont fait les hommes de leurs découvertes? . . . Ils ont fabriqué des alcools de plus en plus forts et subtils, par eux, ils se détruisent le corps et voilent leurs esprits, anihilant leurs développements. Ils ont fabriqué des objets de luxe et ils se volent les uns les autres pour en profiter. Ils ont mis à jour le procédé extraordinairement rapide d’information de la presse et ils répandent dans leurs écrits n’importe quelle inutilité ou calomnie pour de l’argent. Et cette énumération incomplète est suffisante pour comprendre combien l’heure est grave pour l’humanité. L’obéissance aux ordonnances de Bahá’u’lláh devient chaque jour d’une urgence plus poignante lorsqu’on pressent que toute cette folie, genérale d’égoismes et d’envies est à la veille de déchaîner sur l’humanité la catastrophe la plus épouvantable: "Sachez, peuples du monde,” prophétise Bahá’u’lláh, "qu’une calamité imprévue vous poursuit et qu’un châtiment terrible vous attend. Nous avons fixé votre heure. Et si, à cette heure marquée, vous négligez de vous tourner vers Dieu, combien dur sera alors le châtiment du Seigneur.”

Nos faibles esprits ne peuvent encore imaginer les conséquences terribles engendrées par ces nombreuses années de matérialisme et d’immoralité. Mais il est une image qui se forme facilement devant nos yeux épouvantés: c’est l’image lamentable de l’emploi réservé par les hommes à certaines de leurs découvertes: l’explosif et le poison. En ce jour, l’aberration est si grande que l’homme est près de se détruire lui-même avec ses inventions. Destruction ou mort est le mot final de cette effrayante tragédie. Les plus grands travaux, les plus grandes dépenses sont consacrées aujourd’hui à parfaire tous les instruments connus en prévision de cette gigantesque tuerie. Tout ce que nous avons construit pour la joie et la beauté: le navire, l’automobile, l’avion, la fusée, tout celà, en un éclair, peut être transformé en engins qui iront porter la ruine sur tout le globe. Au lieu de chercher les propriétés des corps nouveaux pour s’en servir pour le bien, on cherche anxieusement si tel nouveau gaz n’est pas un poison idéal; au lieu d’identifier les microbes des maladies afin de les anéantir, on songe peut-être à s’en servir pour les répandre.

Telle est l’effroyable conséquence de l’ascension de la science sans l’ascension parallèle de la moralité, ou, suivant une expression plus profonde et plus complète, sans haute spiritualité. Car la science, oeuvre de l’homme, ni bonne ni mauvaise en elle-même, devient par son usage une source de perfectionnement ou de dégradation. L’homme, jamais, ne doit perdre de vue sa raison d’exister, cette raison qui est au—dessus de tout: au—dessus de la vie matérielle, audessus de la science, au—dessus de l’art: la volonté de Dieu. Cette volonté est apparente dans les lois de la création. Si l’homme a fait d’immenses progrès dans la connaissance des lois de l’univers, l’état actuel du monde prouve qu’il ignore presque tout des lois spirituelles, et c’est là son travail d’aujourd’hui et de demain. Personne n’échappe à ces lois. Seuls dans la grande masse humaine, quelques êtres ont compris une partie de ces lois, grâce aux lumières des Envoyés Divins. Quelques autres, se sont joints à eux sans comprendre pleinement, mais avec une foi entière dans le Divin Programme apporté par Bahá’u’lláh, pour l’unique raison de Sa Parole: “C’est Dieu Qui M’envoit.” Point de meilleure raison d’ailleurs ne se trouve. Dieu est le Médecin Suprême qui guérit nos maux causés par nos fautes.

Mais le nombre de bonnes volontés est sans doute encore trop faible pour que leurs efforts donnent déjà des résultats visibles. Cependant le temps presse de plus en plus; nous sentons autour de nous le réseau se resserrer, les difficultés se multiplier, l’obscurité s’étendre, l’égarement s’accentuer. Plus poignante est cette heure plus doit s’approfondir la spiritualité de ceux dont la vie vient d’éclater en fleurs, brusquement, sous la grâce de Bahá’u’lláh. Car la tâche est plus rude pour s’élever et agir purement en cette période troublée qu’en une époque où les bases du Royaume Spirituel seraient déjà établies. Il faut, tout en construisant, vaincre

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ces forces mauvaises de destruction et de méchanceté qui rôdent autour de nous, et aussi cette inertie, ou encore cette ignorance qui ne sont pas des forces, mais des poids morts à entraîner. N’oublions jamais que l’humanité est une et que tous doivent entrer dans le même troupeau. Nous sommes tous solidaires; le bonheur complet du monde comporte la pureté de tous et pas seulement celle de quelques-uns. Tant qu’il demeurera des êtres injustement malheureux, des êtres méchants ou ignorants, les autres n’atteindront jamais au bonheur sans mélange. "Vous êtes les feuilles d’un même arbre,” dit Bahá’u’lláh. Un arbre est-il sain et beau si les trois quarts de ses feuillcs sont malades ou rongées?

Si ardu le devoir, si rude l’effort à faire, le succès complet n’est-il pas absolument certain puisque Bahá’u’lláh l’affirme, puisqu’Il a transformé toutes choses et tous ceux qui L’acceptent?

“La brise qui souffle de la robe de ton Seigneur a parfumé et renouvelé toutes choses,” dit-Il. "Chaque créature est désormais pourvue de toutes les virtualités dont elle est susceptible.” Quelles promesses infinies dans ces paroles! Ne donnent-elles pas une hâte de mettre à jour ces virtualités nouvelles, don de Bahá’u’lláh? Et encore: “Une vie nouvelle travaille les peuples de la terre. Hâtez-vous de recueillir votre part de la grâce et de la miséricorde divine en ce Jour qui éclipse tous les autres jours créés.”

Puis, le Maître va jusqu’a nous donner des precisions pour nous préservoir du désespoir d’une attente trop longue. "Avant la fin du présent siècle, l’origine céleste du don merveilleux que Dieu nous fait deviendra claire et manifeste aux yeux de tous.”

Aucun doute ne peut être permis. Il nous faut puiser avcc ardeur et amour à cette source de grâce apportée par Bahá’u’lláh, source que nous sommes incapables encore d’apprécier mais dont nous pouvons concevoir l’immensité par ces seuls mots: “Aujourd’hui, c’est le Jour de Dieu.”

Poursuivant inlassablement notre instruction, notre cher Gardien découvre encore pour nous ce que sera la civilisation future par notre travail. Il écrit: "Qui peut imaginer l’élévation qu’en se développant une telle civilisation peut atteindre? Qui saurait mesurer les hauteurs auxquelles l’intelligence humaine libérée de ses chaînes est capable de se hausser? Qui concevra les domaines que l’esprit humain, vitalisé par la ruisselante lumière de Bahá’u’lláh, ne peut manquer de découvrir?” (Lettre de Shoghi Effendi, mars 1936.)

Certes, si l’humanité avait suivi plus tôt l’avertissement de ses Guides Divins, toute cette soufirance d’aujourd’hui eut sans doute été évitée. La confiance eut pallié l’ignorance. L’obéissance aux ordonnances morales, avant de les comprendre, eut évité cette douloureuse expérience des conséquences lointaines de nos pensées et de nos actes.

De notre terrible expérience, se dégagera pour l’avenir, cette sublime leçon: les menaces de Dieu, à travers la Bible, les exhortations de Jésus-Christ dans les Evangiles, les ordres de Muḥammad dans le Qur’án, comme aujourd’hui les ordonnances de Bahá’u’lláh, sont le don de l’amour de Dieu pour nous. Il sait toutes choses. Mais Il a donné à l’homme la liberté de choisir, afin qu’il sache aussi. Il l’appelle et l’instruit par divers moyens qui peuvent nous apparaître comme des menaces ou des punitions. Ce ne sont que des avertissements pour empêcher des actes contraires aux lois dont les conséquences sont funestes à notre bonheur. Le jour où nous aurons compris profondément que Dieu agit ainsi toujours uniquement par amour pour nous, nous ne détournerons plus jamais les yeux et le coeur de Sa Sainte Manifestation. Car nous saurons que Lui obéir avant de comprendre est recevoir Son amour. Nous saurons que cette confiance et cette obéissance feront de notre vie bonheur et sécurité, avant de découvrir par le travail et la science le comment de Ses ordonnances. Nous réaliserons enfin en nous cette éternelle et sublime affirmation de Dieu: “Si ce n’était pour toi, Je n’aurais pas créé les cieux et la terre.”

Aujourd’hui comme hier Dieu parle.

Hier, Il dit: “Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel.” (Esaie) Et aujourd’hui: “Voici le jour où rien ne sera plus visible que les Splendeurs de la lumière rayonnant de la Face de ton Seigneur. En vérité toutes les vieilles âmes ont disparues, Nous avons appelé à l’être une création nouvelle.” (Bahá’u’lláh)